Le Festival
À propos
Le piano en partage
Le duo de pianos est un genre qui mérite d’être découvert. À l’instar du quatuor à cordes, du trio et des autres formations de musique de chambre, le jeu à quatre mains et deux pianos offre des possibilités musicales et sonores proprement extraordinaires et uniques.
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Jouer ensemble est une joie. En tant que musiciens nous savons combien le fait de partager une partition est synonyme de convivialité, d’amusement, de connivence. Tout en gardant sa propre personnalité, chaque musicien doit s’ouvrir à l’autre, cheminer afin de construire de l’œuvre une vision commune, intellectuelle et sensible.
A fortiori lorsque l’instrument est le même ; le pianiste doit se réinventer techniquement pour, à la fois, garder sa singularité, et se fondre dans la sonorité de son partenaire.
Le public en est le témoin : la complicité des duos de pianistes est un régal à observer et à écouter. Le dialogue qui se crée entre les deux artistes, entre les deux instruments, est une discussion d’égal à égal. Partager cette intimité avec le public ouvre des moments forcément emplis d’émotions.
Avec le Rungis Piano-Piano Festival, nous avons la chance de pouvoir offrir à cette formation un écrin particulier, et bien plus encore : c’est le point de départ d’une aventure !
Avec toujours cette notion de dualité, et de binôme : amener la musique vivante vers tous les publics et remplir les salles de concerts, défricher un répertoire méconnu et s’affranchir des frontières de genres musicaux, attirer les plus grands musiciens et mettre en valeur les talents de demain et la pratique en amateur, tisser des relations de confiance, deux par deux !
Nous tenons à remercier particulièrement la ville de Rungis, le maire Bruno Marcillaud et ses élus, l’équipe de l’Association Piano-Piano et tous ses bénévoles, c’est une grande chance que de pouvoir compter sur tant de talents, de compétences, de bienveillance et d’énergie !
Nous sommes fiers de pouvoir compter lors de cette édition sur de merveilleux artistes, grands d’aujourd’hui et de demain, sur le soutien des marraines les plus prestigieuses qui soient, et d’être accompagnés depuis le début de l’aventure par l’un des orchestres les plus dynamiques, inventifs et talentueux de France.
Nous vous souhaitons un excellent festival !
Ludmila Berlinskaïa & Arthur Ancelle, directeurs artistiques du Rungis Piano-Piano Festival
Entretien
Fondateurs et directeurs artistiques de Rungis Piano-Piano Festival, les pianistes Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle se sont engagés dans une aventure pianistique hors du commun.
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La 6e édition du Rungis Piano-Piano Festival se prépare. Cette année encore, le programme que vous présentez s’annonce singulier et innovant. Quel est votre secret pour qu’il en soit ainsi ?
A.A. La direction artistique implique le devoir de toujours se renouveler. Le répertoire pour deux pianos ou quatre mains nous y invite, il est tellement riche ! Ce serait une erreur de se reposer sur les acquis ou les œuvres uniquement emblématiques. Et puis, je crois pouvoir dire que la découverte fait partie de l’ADN du Rungis Piano-Piano Festival. Le public serait surpris s’il trouvait des redites dans notre programmation.
L.B. Ce festival, totalement dédié à ce répertoire, ouvre des perspectives inouïes et des directions qui n’ont pas encore été explorées. Il est unique en France. On a pris l’habitude de voir et d’entendre jouer des formations musicales dans lesquelles des instruments différents se répondent. Mais là, ce sont deux pianos de concert, sur une même scène, qui vibrent et résonnent en même temps. C’est déjà une découverte ! Elle pousse à aller plus loin… et oser des œuvres retrouvées ou totalement nouvelles.
Diriez-vous que la philosophie du Rungis Piano-Piano Festival s’inscrit dans le principe de l’exploration, la recherche et donc dans sa capacité à « faire découvrir » ?
A.A. Un duo de piano, par le vis-à-vis qu’il suggère, implique une symbiose, une énergie communicative entre les pianistes. Le spectateur reçoit cette énergie parce qu’elle est « spectaculaire » ! Le duo de piano est le miroir, le plus parfait du partage ! Il s’exprime par la fusion qui s’opère entre les deux interprètes, quels que soient d’ailleurs le genre ou l’époque de l’œuvre jouée. Et cette fusion suscite une intimité dans laquelle le public est invité à rentrer, à s’identifier ! C’est dans cet espace que se créée l’émotion, qui pour certains de nos contemporains, peut être une véritable découverte, une exploration intérieure.
Alors comment avez-vous construit cette programmation ? Et quelles sont les particularités de cette 6e édition ?
L.B. On commence par tirer un fil à partir de ce que nous avons nous-mêmes découvert : des compositeurs, des œuvres, des interprètes. Il faut ensuite créer des liens entre nos choix respectifs et vérifier s’ils sont réalisables et harmonieusement concevables. C’est comme si nous tissions à deux une grande tapisserie en nous demandant sans cesse : est-ce que cela convient ?
A.A. Ce que veut signifier Ludmila, c’est qu’une programmation ce n’est pas une juxtaposition de propositions accolées, mais bien une construction dans laquelle les œuvres, les époques, les genres dialoguent entre eux, dans un souci de cohérence.
Cette année par exemple, une large place est laissée aux compositrices. Ce n’est pas à proprement parler un « fil rouge », mais plutôt une tonalité particulière donnée par la « soirée concerto » durant laquelle deux compositrices exceptionnelles, Dana Suesse et Olga Viktorova seront mises à l’honneur (avec notamment, une première en France pour cette dernière).
Et lors de la journée du samedi, les quatre jeunes duos, promotion 2024-2025 de l’Académie Piano-Piano joueront l’intégralité de l’œuvre pour deux pianos de Cécile Chaminade (première femme musicienne à recevoir la Légion d’honneur). C’est une première, et cela aura lieu lors du Rungis Piano-Piano Festival !
L.B. Nous avons beaucoup joué Chaminade, tous les deux. On aime ! C’est agréable à jouer, très pianistique pour les jeunes talents, et très bien écrit pour deux pianos. Ses partitions ont été vendues à des millions d’exemplaires…
A.A. Au cours de ce Festival, nous cherchons à montrer l’énergie et l’émotion que suscite la complicité qui lie les personnalités d’un même duo. Une complicité qui se forge au service du répertoire, au fil de longues années, mais nous voulons, aussi montrer, la force que dégage l’improvisation, quand elle est prise à bras le corps par les artistes talentueux que sont Baptiste Trotignon et Aaron Parks. Nous leur offrons la possibilité de se rencontrer sur scène. Ils établiront au préalable les balises d’un chemin commun, sur lequel ils se lanceront lors de la soirée jazz.
L.B. Et puis pour convaincre ceux qui seraient encore réticents ou qui n’osent encore participer à un Festival d’une semaine ; nous proposons de le débuter par une soirée humoristique durant laquelle deux pianistes se lanceront des défis. Un duel jugé par un arbitre non moins artiste ! Et nous terminerons la série de concerts par une matinée destinée aux familles. Babar sera au rendez-vous !
A.A. Grâce à ce Festival, et l’univers qui lui est propre, nous découvrons des richesses : des artistes, des œuvres… C’est stimulant et gratifiant. Nous sommes nourris de manière artistique et humaine et tellement heureux d’entraîner avec nous des artistes reconnus, de jeunes talents (les duos de demain !) et un public fidèle, de plus en plus nombreux.
Un peu d’histoire
À deux pianos ou à quatre mains
L’éloge de la convivialité
Par Michel Le Naour
Appelé par essence à la solitude instrumentale, le piano se prête pourtant à de multiples combinaisons et répond à la nécessité d’être et de jouer ensemble. À cet égard, la formation à quatre mains et le duo de piano offrent un exemple unique de communion partagée.
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Dès l’invention du clavecin et du pianoforte, le clavier par son caractère polyphonique fut considéré par les compositeurs des XVIIe et XVIIIe siècles comme un orchestre en miniature. Les premières partitions à quatre mains imprimées en Angleterre en 1777 par Charles Burney sous le titre « Quatre sonates ou duos pour deux instrumentistes » sont révélatrices de la volonté de faire de la musique ensemble. J-S. Bach s’en fit l’écho en composant duos, concertos et arrangements pour deux claviers, voire davantage. Le premier duo de pianistes à s’être produit fut sans doute celui de Mozart et de sa sœur Nannerl vers 1770, puis la vogue gagna toute l’Europe.
Le divin Amadeus écrivit plusieurs Sonates pour deux pianos ou à quatre mains, et l’on mesure à leur écoute ce qui les distingue. Au duo à deux pianos plus flamboyant et concertant répond celui à quatre mains intime et confidentiel dont l’avantage est de ne faire appel qu’à un seul instrument et de faciliter l’usage domestique. Au cours du XIXe siècle, avec Schubert, Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Weber, Alkan, Brahms, Reger, Bizet, Saint-Saëns éclot une floraison de chefs-d’œuvre.
Le mouvement s’amplifie au siècle suivant : l’écriture des partitions répond à des exigences de plus en plus complexes tant au niveau de la dynamique sonore que de la combinaison d’agrégats plus riches et puissants. Le genre à deux pianos s’impose progressivement au détriment du piano à quatre mains. Stravinski rédige une version à deux pianos du Sacre du Printemps qu’il joue avec Debussy, auteur lui-même du fameux En blanc et noir et d’une transcription de Prélude à l’après-midi d’un faune. D’autres créateurs tels Rachmaninov, Ravel, Bartók, Poulenc, Hindemith, Messiaen, Dutilleux, Lutoslawski, Stockhausen, Boulez, Ligeti, Kurtág… porteront désormais ce répertoire à son acmé.
Un engagement de tous les instants
Des raisons pratiques et musicales expliquent un tel développement : les œuvres conçues pour deux pianos offrent un plus large spectre avec la liberté d’utiliser individuellement tout l’espace du clavier, alors que le piano à quatre mains limite la possibilité de s’écarter du registre grave ou aigu malgré l’entente au coude-à-coude et au cœur-à-cœur. Au-delà de la technique (travail de la pédale, recherche de l’équilibre des parties, homogénéité d’ensemble…), la réussite du duo repose sur un ensemble de facteurs qui tient à l’évolution de la musique vivante et aux conditions de sa diffusion dans des salles de grandes dimensions propices à son écoute. Il n’y a qu’à observer un duo de piano en concert où gestes, regards, mouvements de tête ou de buste constituent un spectacle en soi quand les pianistes se font face sur deux pianos à queue. L’effet produit prend une dimension théâtrale et se rapproche de la sonorité d’un orchestre avec un côté fusionnel où la souplesse du geste le dispute à la transparence. En fait, la volonté de deux pianistes de s’unir nécessite un abandon de son ego et un don de soi ; mais en retour, que de satisfactions musicales et personnelles !
Des duos de piano légendaires
Des pianistes duettistes ont marqué la légende du piano au fur et à mesure de la multiplication des concerts. En 1912, les Sœurs Sutro sont dédicataires du Concerto pour deux pianos de Max Bruch et d’autres interprètes prennent le relai. Parmi eux, Vitya Vronsky / Victor Babin à partir des années 30, Josef et Rosina Lhévinne, le duo Gold / Fizdale (créé en 1944) qui élargit le répertoire par de nombreuses commandes. Après la Seconde Guerre Mondiale, outre le duo soviétique charismatique des Bruk / Taimanov, se distinguent le duo Nettle / Markham créateur des Planètes de Holst pour deux pianos, les Bartlett/ Robertson pour la musique anglaise, Jeremy Brown / Seta Tanyel qui enregistrent pour la première fois une intégrale Poulenc, et dans les années 60 les Frères Kontarsky prosélytes de la musique dodécaphonique ou sérielle. Aujourd’hui, les Sœurs Labèque, Lafitte, Pekinel, les Frères Jussen, les duos Anderson / Roe, ou Ancelle / Berlinskïa donnent ses lettres de noblesse à cette forme empathique volontiers jubilatoire qui suscite l’engouement du public. Si la formation de piano à quatre mains est également pratiquée par le duo de piano, elle résulte le plus souvent d’une rencontre entre virtuoses, citons Robert / Gaby Casadesus, Badura-Skoda / Jorg Demus, Christian Ivaldi / Noël Lee, Martha Argerich / Nelson Freire ou Daniel Barenboïm, Murray Perahia / Radu Lupu… Dans la fertile galaxie du jazz figurent au premier plan des duos de rêve : l’utopique Dave Brubeck et son Points on Jazz cohabite avec les duos Oscar Peterson / Michel Legrand ou Chick Corea / Hiromi à l’imagination sans cesse renouvelée.
En réalité, l’idéal du piano à quatre mains réside davantage dans une association consentie, celle de deux personnes unies par le désir d’approfondir et de mûrir un répertoire. Ce fut le cas avec les Crommelynck (tragiquement disparus en 1994) ou plus près de nous avec le duo Tal / Groethuysen. À l’heure actuelle, les jeunes pianistes se montrent de plus en plus enclins à pénétrer les arcanes d’un univers aux richesses infinitésimales et que Rungis Piano-Piano Festival contribue pour sa part à promouvoir.
« La musique est ce qui rapproche. »
(Proverbe chinois)
L’équipe
Présentation
Direction artistique
Ludmila Berlinskaïa & Arthur Ancelle
direction.artistique@rungispianopiano-festival.com
Coordination
Sandra Rossi
sandra.rungispianopianofestival@gmail.com
Relations presse
Laura Fantoni / Label Française
laura.fantoni@labelfrancaise.com
06 20 37 15 37
Billetterie — Le Théâtre de Rungis
billetterie@theatre-rungis.fr
01 45 60 79 05
Mécénat
Antoine Bruno
presidentrungispianopiano@gmail.com
L’Association Piano-Piano
Présentation
« Inutile de vous dire que nous avons ri comme des fous. »
Francis Poulenc à propos de son Double Concerto avec Jacques Février
Fondée par une petite équipe de passionnés autour d’un duo de piano de renommée internationale, le Duo Berlinskaïa-Ancelle, l’Association Piano-Piano a pour objet la promotion et la mise en valeur du 2-pianos et 4-mains et leurs dérivés.
Malgré la popularité de ce genre, tant auprès des amateurs que des professionnels, le nombre de manifestations consacrées à ce genre dans le monde se compte sur les doigts d’une main.
Pourtant, de Bach à Glass, en passant par Mozart, Chopin, Debussy et Rachmaninoff, tous les plus grands compositeurs se sont essayés au genre, signant des chefs d’œuvre intemporels, défendus par les plus grands interprètes !
L’Association porte un projet multiple regroupant :
- un festival international, vitrine du projet global : le Rungis Piano-Piano Festival
- un projet pédagogique, de masterclass et de collaboration avec les établissements d’enseignement de la musique et les festivals : L’Académie Piano-Piano
- une base de données participative de ce répertoire, sorte de wikipedia du 2 pianos / 4 mains : oPPDb
- un concours international, pour une visibilité accrue et des débouchés pour les jeunes duos
- des projets de commandes et d’édition
- des projets discographiques
- un fonds de partitions
Le Rungis Piano-Piano Festival est le premier festival consacré aux duos de piano en France.
Le duo de piano est un genre qui mérite d’être découvert. À l’instar du quatuor à cordes, du trio et des autres formations de musique de chambre, le jeu à quatre mains et deux pianos offre des possibilités musicales et sonores proprement extraordinaires et uniques.
Jouer ensemble est une joie. En tant que musiciens nous savons combien le fait de partager une partition est synonyme de convivialité, d’amusement, de connivence. Tout en gardant sa propre personnalité, chaque musicien doit s’ouvrir à l’autre, cheminer afin de construire de l’œuvre une vision commune, intellectuelle et sensible.
A fortiori lorsque l’instrument est le même ; le pianiste doit se réinventer techniquement pour, à la fois, garder sa singularité, et se fondre dans la sonorité de son partenaire.
Le public en est le témoin : la complicité des duos de pianistes est un régal à observer et à écouter. Le dialogue qui se crée entre les deux artistes, entre les deux instruments, est une discussion d’égal à égal. Partager cette intimité avec le public ouvre des moments forcément emplis d’émotions.
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La ville de Rungis, connue dans le monde entier pour son Marché d’Intérêt National (MIN), possède une vie associative riche, un théâtre dont la programmation pluridisciplinaire donne une large place à la création contemporaine, une médiathèque organisant de nombreuses animations culturelles et un conservatoire de musique et de danse hautement fréquenté. Un nouveau conservatoire dont l’acoustique a été conçue par Jean-Paul Lamoureux ouvrira ses portes en 2022 et accueillera certains concerts du festival et du concours. Il y a plus de dix ans, une nouvelle dimension a été donnée à la vie culturelle par la création d’une saison musicale « Vous avez dit classique ? ». La grande Brigitte Engerer et l’orchestre Lamoureux ont inauguré le cycle musical avec le concerto de Schumann. De nombreuses formations et solistes prestigieux se sont ensuite succédés : David Krakauer, Frédéric Neuburger, Yakov Kasman, Jean-François Zygel…
Rungis Piano-piano est un événement global pour un genre unique. Une manifestation basée sur la valorisation du patrimoine et sur le partage à dimension internationale. La Ville de Rungis confirme sa politique culturelle d’exception.